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Les 3 idées reçues les plus courantes sur la couverture budgétaire (et comment les éviter)
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Les 3 idées reçues les plus courantes sur la couverture budgétaire (et comment les éviter)

October 15, 2025
·
5 min.
Agustin Mackinlay
INDICE

Dans notre précédent article, nous avons examiné les critères de tarification qui devraient guider l'entreprise dans le choix de son programme de couverture des devises (vous pouvez le lire ici). Nous y avons vu que la protection du taux budget — période par période — doit être prioritaire pour les entreprises qui adoptent un modèle de tarification « catalogue ».

Ce second article se penche sur les erreurs les plus fréquentes que les trésoriers commettent lorsqu’ils tentent de couvrir les budgets de leur société. Ces idées reçues sont :

  1. Confondre campagne et budget
  2. Fixer un taux budgétaire inadapté
  3. Couvrir immédiatement

Campagne ou budget ? Une confusion classique

La confusion entre la période d’une campagne et celle d’un budget est courante. Prenons l’exemple d’une entreprise qui établit ses budgets 2024 et 2025 en projetant un compte de résultat prévisionnel, comme dans l’illustration ci-dessous.

Les périodes de campagne et de budget peuvent se chevaucher ou non. Il n’y a aucune raison pour que le budget annuel corresponde exactement aux revenus et dépenses projetés pour une campagne spécifique. (Cela arrive fréquemment dans les entreprises de mode, où plusieurs collections se succèdent en une même année.)

Les questions pour l’équipe trésorerie sont : quelle exposition doit être couverte ? Et à quelle date le règlement est-il attendu ? Dans notre exemple, couvrir dès le début jusqu’à la fin de l’année reviendrait à commettre deux erreurs :

  • Confusion sur l’exposition : on ne couvrirait que 200 millions d’euros au lieu des 300 millions de la campagne. Ce qu’il faut « protéger », c’est le taux de change budgétaire de la campagne, pas forcément celui du budget annuel.
  • Confusion sur les dates de valeur (value dates) : dans l’exemple, le règlement est attendu à la fois en 2024 et en 2025. Ce sont les moments de cash‑flow qui renseignent la trésorerie sur l’horizon de couverture, c’est‑à‑dire les dates de valeur des instruments dérivés correspondants.

La bonne approche consiste à couvrir l’exposition prévue pour une campagne jusqu’à la date de règlement attendue des transactions commerciales correspondantes. Cette politique permet à l’entreprise de protéger efficacement son exposition économique au risque de change — à condition que cela soit bien communiqué au comité de direction pour éviter toute confusion.


Parlons du taux budgétaire

Plusieurs approches existent pour définir un taux de change budgétaire, c’est-à-dire le taux utilisé dans la tarification pendant une campagne ou une période budgétaire. Le tableau ci-dessous, extrait de Bloomberg, présente quelques pratiques courantes concernant le choix du taux budgétaire (non repris ici).

Source: Bloomberg

Quand on choisit un taux budgétaire, les questions pertinentes sont : (a) est‑il atteignable ? (b) est‑il stable ? Prenons un exemple. Si l’équipe trésorerie utilise le taux spot en vigueur au moment de la construction du budget, la question de son atteignabilité dépend en grande partie du coût de portage (cost of carry). Le coût de portage est lui-même déterminé par le différentiel de taux d’intérêt entre les devises. Depuis 2021, lorsque les banques centrales ont commencé à relever les taux — chacune à son rythme — pour lutter contre l’inflation, cette question est devenue particulièrement critique.

Marge de change : le cas d’un taux hors‑marché

Appliquer un taux de change “hors‑marché” est une pratique largement acceptée pour calculer le taux de change à intégrer dans la tarification.

Voici un exemple pour illustrer : une entreprise basée en Europe, avec l’euro comme devise fonctionnelle, achète du mobilier en Asie (payé en dollars). Elle vend ensuite en Europe pendant une campagne, à un prix “calendrier” fixé en euros. Pour obtenir le taux budgétaire de change intégré à la tarification, l’équipe trésorerie prend comme référence le taux spot EUR/USD au moment de l’élaboration du budget, puis applique un 'markup' de 3%. Ce taux plus défavorable constitue une marge.

Ce faisant, on obtient une marge plus élevée que celle permise par le taux spot. Dans notre prochain article, nous verrons comment les trésoriers peuvent utiliser des ordres stop‑loss conditionnels pour protéger ce taux FX pendant toute la période budgétaire.
Pour l’instant, retenons que plus la marge est élevée, plus le taux budgétaire est stable et réalisable — mais plus cela pénalise la position concurrentielle de l’entreprise.

C’est pourquoi, en présence de points à terme favorables — par exemple lorsqu’on achète une devise à décote à terme, ou lorsqu’on vend une devise à prime à terme — ces marges peuvent s’avérer inutilement coûteuses.

Couvrir immédiatement ? Ce n’est pas toujours la meilleure idée

Quand on parle de couverture budgétaire, beaucoup de manuels — et de conseillers — se limitent à une solution simple et universelle : couvrir dès le début de la période budgétaire, la totalité de l’exposition budgétée. Mais cette approche ne tient pas compte de la diversité des scénarios réels.
Couvrir immédiatement la totalité de l’exposition anticipée ne devrait être envisagé que dans les cas suivants : (a) une précision presque parfaite des prévisions, (b) des points de terme favorables.

Lorsque les points de terme sont défavorables ou quand la précision des prévisions est incertaine, cette méthode peut être contre‑productive. Couvrir immédiatement expose l’entreprise aux dangers de la sous-couverture ou de la surcouverture, ainsi qu’à une performance financière sous-optimale.
Comme nous le verrons dans le prochain article, les solutions d’automatisation FX permettent aux équipes financières d’exploiter ce que nous appelons les avantages du délai. Repousser la prise de couverture peut apporter des bénéfices quantifiables en termes d’optimisation financière et de gestion des collatéraux.

De plus, cela permet aux équipes trésorerie de tirer parti des informations issues des différents systèmes de l’entreprise, et donc de réduire les incertitudes persistantes sur la précision des prévisions. Ce sera le sujet de notre prochain blog.

Agustin Mackinlay
Agustin Mackinlay is a Financial Writer at Kantox. He has previously worked at an investment bank specialising in Emerging Markets. Agustin teaches several courses in Finance at LaSalle University and EAE Business School in Barcelona. He holds degrees from the University of Amsterdam and from the Kiel Institute of World Economics in Germany.
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