Découvrez les principales stratégies de couverture des risques de change et les meilleures pratiques de gestion des devises proposées par nos experts en devises.
Gérer les devises dans un contexte d’incertitude : la cas de l’industrie pharmaceutique
Quelles sont les politiques de gestion des devises actuellement en place dans le secteur pharmaceutique ? Peut-on envisager des pratiques innovantes faisant place à l’automatisation de la gestion ? Au-delà de la diminution des risques et des coûts, quels en seraient les avantages en termes de croissance ?
Voilà les principales questions abordées par Nicolas Marquet, Directeur Solutions FX chez Kantox, et François Masquelier, président honoraire de l’Association des Trésoriers d’Entreprises Européens, lors d’un webinaire dédié à l’industrie pharmaceutique. La gouvernance de la gestion du risqueLes entreprises françaises exportatrices du secteur pharmaceutique présentent en général deux modes d’organisation commerciale. Dans le mode « centralisé », un siège social ou un centre de production vend en devise locale à des filiales de distribution. Dans un premier temps, cela permet aux filiales de se concentrer sur leur métier, puisqu’elles n’ont pas de risque de change à traiter. Puis, au niveau du groupe, l’exposition est clairement visualisée, étant centralisée à un seul endroit.Dans ce type d’organisation, les équipes trésorerie font face à un risque de change d’autant plus important qu’elles en assurent la gestion. Dans un contexte où, les ressources étant limitées, elles sont souvent considérées comme des centres de coût, beaucoup de difficultés pèsent donc sur de petites équipes. En revanche, lorsque le siège central vend davantage en EUR à des filiales de distribution ou à des partenaires locaux, nous sommes dans une type d'organisation « miroir ». Ce système limite le risque de change et permet de faire en sorte que chaque trésorier ne traite qu’une paire de devises.L’inconvénient majeur de cette gouvernance décentralisée se mesure en termes de traçabilité : il devient plus difficile d’évaluer l’impact réel du risque en devise, dispersé au sein du groupe. En outre, l’idée selon laquelle l’entreprise pourrait se soustraire au risque de change est une « fausse bonne idée ». En vendant à une filiale russe directement en EUR, le risque semble avoir disparu. Or, il peut arriver —comme l’expérience l’a montré récemment pour nombre d’entreprises du secteur— que le client local, faisant face à une dépréciation soudaine du RUB, demande à repousser le paiement. Dans un tel scénario, le risque de change peut muter rapidement en risque de liquidité ou de contrepartie. Risque comptable, risque transactionnel, risque budgetLa frise chronologique d’une transaction de vente à l’international, d’aval en amont, dévoile la triple nature du risque de change :
- Gains et pertes comptables entre la facturation et l’encaissement ;
- Risque transactionnel entre la commande et l’encaissement ;
- Risque « budgétaire » à partir de la définition des prix annuels.
L’écart de temps entre chacune de ces étapes, souvent considérable dans l’industrie pharmaceutique, crée le risque de change en devises. Comment gérer ces différentes facettes du risque ? Cela dépendra, pour chaque entreprise, de certains paramètres : la dynamique du « pricing » (l’influence du taux de change sur les prix), la situation concurrentielle, les points de report/déport, le degré de certitude des prévisions, etc. Une chose est certaine : plus la gestion sera dynamique —c’est à dire, plus l’attention sera portée sur le risque transactionnel ou comptable — plus l’automatisation sera nécessaire.
Des programmes de couverture automatisésPrenons le cas d’un importateur en USD qui définit un taux budget « worst-case-scenario » de 1.08 EUR-USD, alors que le taux spot est à 1.10. En plaçant des ordres conditionnels ou « ordres tournant » en deçà et au delà de 1.08 —de façon à ce que la moyenne pondérée de ces « stop-loss » soit égale au taux à défendre— l’entreprise garantit mathématiquement, et de façon extrêmement simple, la réalisation du taux budget « worst-case-scenario ».Cette approche budgétaire peut être combinée avec une démarche plus dynamique, où chaque transaction (facture ou commande) est couverte. En ce qui concerne la protection du budget, les ordres conditionnels sont automatiquement mis à jour, tant pour les taux que pour les volumes. Cette démarche offre plusieurs avantages : (a) diminution du risque de prévision; (b) réduction de l’impact négatif des points de report; (c) possibilité de profiter des taux de marché et de dépasser le taux budget. Et ceci de façon systématique, c’est-à-dire d’année en année, sans spéculer sur les marchés, en totale transparence. Boostez votre ROI avec l'automatisation de la gestion des devisesAvec l’automatisation, ce n’est pas seulement le risque de change qui est éliminé—c’est aussi le risque (opérationnel) d’erreur humaine ou de fraude. Ces avantages sont facilement mesurables en termes de réduction de coûts, d’optimisation des points de report/déport, de temps de travail et de facilité de « reporting ». Ainsi, l’entreprise peut se focaliser sur la croissance en donnant aux équipes commerciales la chance de vendre dans la devise des clients—une devise ou dix, cela ne change rien une fois le système en place.La direction financière, auparavant perçue comme centre de coût, de contrôle ou de restriction, devient un acteur majeur en termes d’innovation et de nouvelles possibilités de croissance. L’automatisation de la gestion en devises pour l’industrie pharmaceutique : voilà bien une ressource indispensable par les temps qui courent.
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